Situé allée Edmond Rostand, le domaine d’Assantza est l’un des plus anciens lieux de Cambo-les-bains. Il comprenait une grande partie du plateau du haut-Cambo, y compris l’église.

Il a donné son premier nom au village, d’après un document datant de 1199. Le nom de CAMBO n’apparaît, en effet, qu’en 1350. C’est dans ce domaine que vivait au XVIIIe siècle la famille de SORHAINDE, dont l’un des membres fut le célèbre pelotari concurrent de Perkain. Son frère, prêtre réfractaire sous la Révolution, a été arrêté en mai 1793, condamné à mort puis exécuté. Sa tante, Catherine sera également guillotinée à Bayonne en mars 1794.

Ce lieu a été acquis par la commune de Cambo en 2012 pour le dédier à la Culture.

Outre des expositions temporaires, Assantza propose une exposition permanente, qui comprend un ensemble de dix pièces inspiré du sacre du printemps réalisé par Jesús ETCHEVARRIA.

Biographie Pablo Tillac

Jean Paul Tillac est né à Angoulême où son père était professeur dans le secondaire. Il suivit une scolarité quelque peu itinérante au gré de ses affectations. Clermont-Ferrand, Bordeaux, Montluçons et Niort où Jean Paul décroche son Baccalauréat à l’âge de 17 ans et obtient dans la foulé une bourse pour intégrer l’école des beaux-arts de Paris

Au tournant du siècle, de 1898 à 1901, Tillac étudie diverses disciplines auprès de maitres reconnus comme Faucret ou Fremiet. Ce sera pour lui l’occasion de fréquenter des étudiants étrangers, notamment américains, de prendre contact avec de nouvelles cultures, d’éveiller l’envie de parcourir et de croquer le monde. 

Il séjourne d’abord cinq ans à College Station ville du Texas où il enseigne le dessin dans une école, il en profite pour perfectionner son anglais. Après un bref retour en France, le 10 août 1909 il embarque à Boulogne sur Mer sur le « Rymdan ». Il débarque à Elis-Island, comme nombres d’émigrés venues de la vielle Europe au début du 20°. Il séjourne 18 mois à New-York, demeure au 76 West Washington place dans le quartier de Greenwich Village à Manhattan. Un de nos plus anciens dessins, daté et titré par l’artiste nous indique qu’il visite la Nouvelle Orléans en 1910 et y croque un marin américain « Blue Jacket ».

 En 1911 après un bref passage à la Havane il rentre en France mais sa soif de découverte ne semble pas apaisée puisqu’il traverse pour la première fois les Pyrénées sans se douter de l’influence qu’aura sur lui ce monde Ibérique. Son livret militaire nous précise qu’il loge à Barcelone en 1912 « RondaUniversidad, 10 », mais de nombreux documents en notre possession montrent qu’il explora du Nord de l’Espagne

Quand éclate la guerre de 1914, Tillac rentre en France mais n’est pas enrôlé dans les troupes combattantes. Déjà exempté par un conseil militaire en 1904, cette mesure est confirmée en 1914 par la commission de révision de Gironde, alors lieu de résidence de l’artiste. De son passage à Bordeaux subsistent de magnifiques séries de croquis sur les troupes américaines qui ont débarqué au Port de Bassens ou des troupes coloniales françaises en transit ou au repos dans la campagne bordelaise.

En 1919 il découvre pour la première fois Cambo. Il rejoint son frère atteint de tuberculose et en convalescence mais aussi sa mère qui tient pendant un certain temps la pension Ithuria situé près des thermes. Il ne quittera alors Cambo pour deux années et un dernier voyage d’étude.

En 1920 l’artiste parvient à décrocher la première bourse attribuée à un artiste pour étudier deux ans à La « Casa Velasquez » de Madrid. Il est alors repéré par Ignacio Zuloaga célèbre artiste originaire d’Eibar qui l’incite à perfectionner son art du dessin sur le vif.

1921 marque son retour à Cambo. Après quatre décennies de déménagement et de voyage, commence alors une nouvelle étape dans sa vie, peut-être sans en avoir conscience, une phase de sédentarisation. Il ne se doutait pas alors qu’il passerait cinquante ans de sa vie à Cambo, qu’il y deviendrait un observateur perspicace du Pays-Basque rural et qu’il y élaborerait une œuvre considérable.

Dés lors, dans des ateliers de fortune, d’abord dans une des dépendances de l’hôtel Assantza, puis dans la maison Ur-Eguia près du pont du Bas-Cambo, il accompagnera avec ses dessins l’histoire de notre commune et de ses habitants, s’attachant surtout à ce qui fait le Cambo de l’époque, une société essentiellement rurale, modeste mais aussi festive et pieuse.

Cambo sous toutes ses formes et par des techniques diverses, voila l’héritage que nous a légué, témoignage ethnographique historique et culturel d’un village en mutation au gré des événements historiques. Il laissera à Cambo un souvenir tenace, les anciens aiment à la décrire errant dans le village vêtu d’un grand imperméable vert et coiffé d’un chapeau de cow-boy, ils le surnommaient « Loupe ». 

D’un optimisme sans faille, il prétendait toujours être à la veille de décrocher un gros contrat pour une maison d’édition ou une grande salle d’exposition, mais force est de constater que son succès aujourd’hui indéniable, ne lui aura été apporté qu’après sa disparition. 

Nombreuses sont les œuvres qui nous dévoilent l’aspect du Cambo de l’époque, de ses habitants dont les seules traces sont ces quelques croquis qui expriment la puissance d’exécution du dessinateur, sa passion de la vérité, par de-là l’étroite réalité.  

Depuis 2014 l’espace culturel Assantza s’attache à présenter notre collection par le biais de diverses expositions qui abordent des thèmes chers à l’artiste. 

L’essentiel de la collection municipale, de très nombreuses œuvres et documents d’atelier de l’artiste, proviennent de trois sources : Paul Faure, Robert Poupel et Robert Lagisquet. A ce noyau essentiel se sont ajoutés diverses petites donations, dont celles de M. Halty ou de Paulette Tillac, et différents achats par la municipalité.